mercredi 24 octobre 2007

Un collège sous stricte surveillance...



Le collège devient de plus en plus strict ! Il y a deux caméras à l'administration : elles voient l'entrée du collège, le parc à vélo, le gymnase, la cour... Elles fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 !
"Pink Paillettes", votre journal nouvelle version, cru 2007-2008, vous propose l'inventaire des questions que l'installation de ces caméras de surveillance suscite au sein de sa rédaction :


Des caméras ? Pour quoi faire ?
"Y en a-t-il dans les couloirs ?"
"Envisagent-ils d'en mettre partout ? Dans les salles de cours ?"
"Ca devient vraiment, grave ! Ca va devenir une prison ! Ca ne sert à rien..."
" Ils disent que c'est pour les bagarres : la police pourra savoir qui se bat. A quand la police devant le collège ?"
"George Sand n'est pas le pire des collèges de la ville ! Le pire, je crois que c'est Descartes."
"Oui, avec leurs grandes barrières, quand les élèves ont envie de respirer, on ne peut pas s'en aller !" (Note du professeur animateur : de George Sand non plus, nul n'a le droit de s'en aller, soit dit en passant...)
"Ici, ils ont mis des barrières à l'entrée, pour nous empêcher de marcher sur la pelouse !"
"Ils ne nous font pas confiance. Moi, quand on ne me fait pas confiance, ça me donne encore plus envie de faire des bêtises."
"Je crois que c'est à cause de l'an dernier : les extincteurs décrochés, les bombes..."
"Oui, notre classe cette année, est difficile, le principal est venu deux fois déjà."
"Dans la nôtre,c'est monsieur Alvez qui vient dans les cours d'anglais."
"C'est à cause de ce qui s'est passé en 3ème3, en arts plastiques, les caméras ! Ils veulent savoir qui rentre dans le collège : il y en a qui rentrent dans les cours, on ne sait pas qui. Ce jour-là, la prof s'est fait insulter."




Intrusion d'élèves dans les cours : reparlons-en...
Parlons-en : pourquoi nul élève de cette classe n'a-t-il prêté main-forte au professeur insulté par des élèves d'autres classes ?


"Mais ce n'étaient que des insultes, pour nous, ce n'est rien, ça nous arrive tous les jours !"
"Vous vouliez qu'on fasse quoi ? Qu'on se lève pour risquer d'être insultés nous aussi ? Non merci !"
Les élèves auraient dû se lever et aider le professeur à faire sortir les élèves qui n'avaient rien à faire dans la salle d'arts plastiques. La classe entière aurait dû soutenir son professeur agressé verbalement. Votre professeur a été agressée verbalement.




La violence verbale envers les filles, vécue au quotidien :


"Mais non, nous, on nous insulte tous les jours, ce n'est pas de la violence, ça, si ?"
"Si on sort avec un garçon dans le quartier, ça y est, on nous traite de p..., on nous dit des choses très insultantes."
"Les garçons ont tous la même mentalité ! Même ceux de 20 ans..."
"Nous, ça va, on ne nous dit rien, on a des grands frères pour nous protéger de ces insultes. Si on nous insulte, on répond qu'on va le dire à nos grands frères, et là, plus personne."
"On se défend comme on peut, en répondant :"Va voir tes soeurs...", par exemple."
"Ils menacent de nous frapper, dès qu'on s'habille un peu court..."




A la question : "Etes-vous toutes victimes de ces insultes ?", une seule réponse négative : celle de la fille du Cheikhe.
"Tout le monde sait qui elle est, ils ne vont pas l'insulter."


Conclusion de la conversation, puisque la sonnerie retentit :
"Vous voyez, on aurait bien besoin de garçons, à l'atelier journal : ils nous auraient donné leur avis."


Nul doute qu'on va effectivement solliciter quelques opinions masculines, ici et là, sur le sujet... La suite au retour des vacances.

Rania, Ihsane, Rabi, Zineïb, Lucie, Sabrina, Clémence.

Photo : Agnès Dibot. L'oeil surveille, l'oeil observe, l'oeil enregistre.

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