mardi 22 janvier 2008

Roland Gaillon : un enfant juif caché pendant la guerre


Roland Gaillon est né dans une famille juive française, en 1938, il s'appelait alors Roland Goldenberg. Il a changé de nom en 1942, à cause de la guerre. Caché pendant trois ans, il n'a jamais revu ses parents, qui ont été gazés à Auschwitz. Roland Gaillon est venu au collège pour témoigner auprès de toutes les classes de 3ème.
Florilège de réactions à l'atelier journal : Sabrina, Rania et Ihsane ont assisté à cette intervention.
Son frère, Alain, n'aime pas parler de cette enfance, car il a plus de souvenirs que Roland, parce que plus âgé, et on suppose qu'il ne veut pas témoigner pour ne pas souffrir. Il ne veut sans doute pas que les mauvais souvenirs resurgissent. Dans leur famille, on ne parlait pas de ce sujet, il était tabou, jusqu'à ce que Roland retrouve les dames de Sallanches, celles qui les ont tous deux cachés.
Roland, au moment de la guerre, devait se taire : parce qu'il n'avait pas droit à l'erreur. Il s'appelait Goldenberg, il était juif et les nazis l'auraient fusillé ou déporté, gazé puis brûlé : un enfant, ça ne peut pas travailler dans un camp de concentration.
Ce témoignage n'est pas fait de façon émouvante : pour monsieur Gaillon, c'est comme si c'était une habitude de raconter ça, comme si c'était quelque chose de banal. "Moi, je pourrais pas, je pleurerais". Mais monsieur Gaillon a été médecin, il a vu beaucoup de choses, et puis, après la guerre, il ne fallait pas parler (encore !), pas raconter, pas se plaindre : il a appris à enfouir ses émotions pour ne pas les montrer. Et puis, son témoignage, s'il se laissait déborder par l'émotion, que deviendrait-il ? Quelle pertinence aurait-il ? On lui a appris à cacher ses émotions, à se taire : après la guerre, il n'y a pas eu de cellule de crise, de psychologues pour s'occuper des traumatismes des gens, pas même des enfants !!! Il a appris à intérioriser.
Monsieur Gaillon raconte qu'il a été récemment très mal à l'aise lors d'un concert de jazz : il a quitté la salle. Il a réalisé ensuite que c'était la musique, qui rendait le bruit des bottes des nazis pendant la guerre : ce bruit s'amplifait, se réduisait pour s'amplifier à nouveau. Il n'a pas supporté ce bruit.
Cet homme a vécu la peur, la mort de ses parents, et pas une mort ordinaire ! Il a vécu leur absence. Il ne veut pas garder pour lui ces souvenirs : c'est mieux qu'il les extériorise, qu'il les évacue, plutôt qu'il continue à encaisser ! Pour lui, en parler à des gens, à des jeunes comme nous, c'est une thérapie, mais c'est surtout montrer que les négationistes ont tort. Il transmet sa mémoire à notre génération. Nous la transmettrons aux autres générations.
Rania, Sabrina, Ihsane.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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